Pâques : entre religion, chocolats et repas de fête... petit tour des régions françaises !

Publié le par La gourmandise pour carte de visite

En ce lendemain de Pâques, ce n'est pas un cours de religion que je m'apprête à vous donner. C'est sous un ciel pluvieux (malheureusement) que je vous emmène faire un petit tour d'horizon des spécialités gastronomiques de nos régions françaises.

 

Bien entendu, Pâques, ne serait pas Pâques, sans ses tonnes de chocolats ! Narguant les passants dans les vitrines des chocolateries, poissons, cloches, oeufs, lapins et autres gourmandises, crées l'effervescence à quelques jours de ce fameux lundi.

Cependant, il existe aussi d'autres traditions que perpétuent plusieurs régions en France, notamment celle du gâteau de Pâques.

Généralement riches en oeufs, leur composition et mode de consommation diffère du Nord au Sud et d'Est en Ouest.

 

C'est ainsi qu'en Savoie, dans les Ardennes et dans la Creuse, Pâques n'était pas envisageable sans soupe dorée, ou soupe rousse, c'est-à-dire, des tranches de pain blanc. Cela ne ressemble en rien à un dessert, et pourtant ces tranches étaient déjà considérées comme une friandise il y a quelques années. Elles étaient trempées dans du lait et des œufs, puis dorées au beurre à la poêle. Aujourd'hui, il serait identifié au pain perdu de notre enfance !

 

A Menton, les " cavagnats ", en forme de panier, contenaient des œufs rouges marqués d'une croix en pâte. En Touraine, les gâteaux de pâte feuilletée ou de pain d'épice avaient une forme de cheval.

 

En Corse, dans la région de Bastia, les "caccavelli" ou "campanili " étaient des brioches à pâte dense délicatement parfumées à l'anis et ornée d'oeufs en coquille. Ces gâteaux pouvaient se présenter sous forme de grandes couronnes décorées de 2 à 4 oeufs, ou de gâteaux indivuduels ornés chacun d'un oeuf, destinés aux enfants de la famille, tandis que dans la région de Sartène ils représentaient une couronne surmontée d'œufs. La tradition perdure chez les Corses puisque les boulangeries se retrouvent dévalisées de ces brioches tous les ans. Récemment, le journal de notre J-P Pernaut national a réalisé un petit reportage sur les caccavellis qui m'a mis l'eau à la bouche. Soyez curieux vous aussi en cliquant ici !

 

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Dans la région de Metz, le gâteau de Pâques est une brioche en pâte tressée, dans l'Yonne, des craquelins de forme carrée.

À Aigurande, ce sont des gâteaux ronds, appelés "marmottes", dans le Bocage vendéen où j'ai résidé, c'est l'alise pacaude dont la préparation est très réglementée : le Samedi saint, on cuit une fournée complète de gâteaux, dont certains vont jusqu'à dix livres. La pâte est faite de lait, de beurre, de crème, d'œufs, de sucre et de fleur d'oranger dont je raffole ! Il est défendu d'y goûter avant le matin de Pâques, car la veille " ils sont remplis de crapauds ". Chaque membre de la famille reçoit un gâteau, dont il se coupe une tranche en dessert après le repas, et tant qu'il reste de ce gâteau on en offre à tout visiteur. Ces gros pains briochés demandent une surveillance du levain, qui ne doit pas trop lever, pour répondre à leur nom " alises ", de alis, compact, mal levé.

Enfin, il y a aussi les fougassons en Auvergne, les " niflettes " en Bourgogne, les " pagnottes " en Forez, les " darioles " à Reims.

En Alsace on fait le "haemele" soit agneau en alsacien. Ce gâteau se rapproche de celui de Savoie et prend la forme de l'animal grâce à un moule spécialement conçu pour celui-ci.

 

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Cependant, beaucoup de ces gâteaux ont disparu. Ce sont les pâtissiers qui réalisent et renouvellent à leur façon la tradition pascale, mais il ne semble pas que se soit dégagée une forme de gâteau traditionnel de Pâques en France, comme peuvent l'être la paska en Russie, la colombe maintenant en Italie, ou le baba en Pologne.

 

Alors, vous avez fait votre choix ou vous resterez accros au chocolat ? ;)

 

Publié dans Autour du monde

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